Par MoneyVox
Pour fonder une famille, pour investir, pour sécuriser son épargne, pour construire son avenir... les Français apprécient l'immobilier. Les prix des maisons et des appartements ne cessent de progresser. Les prévisions à fin août établissent une augmentation moyenne de +5,5% pour les appartements et de +8,9% pour les maisons par rapport à l'année dernière.
Cette progression est tirée par certaines régions et villes en particulier. C'est notamment le cas des grandes agglomérations telles que Lyon, Toulon, Troyes, Brest, Poitiers et Montpellier. Avec l'Ile-de-France, ces territoires ont connu un boom des prix des maisons : +10 % en l'espace d'un an. Marc Fiorentino, co-fondateur de Meilleurplacement, évoque une "fièvre immobilière".
3 moteurs de hausse des prix immobiliers...
Pour expliquer cette fièvre qui s'est emparée des Français, il n'existe pas de réponse unique, mais plutôt un faisceau d'éléments qui se juxtaposent, comme, encore lui, le coronavirus. Depuis les confinements et le télétravail, les ménages sont plus nombreux à être à la recherche de plus d'espace pour trouver le juste équilibre entre travail et vie en famille. Cela dope les prix des maisons, particulièrement en périphérie des grandes villes. Les économistes de La Banque Postale notent ainsi dans un récent rapport que Paris "fait actuellement face à un phénomène d'exode urbain, les ménages privilégiant un espace de vie plus agréable en proche banlieue".
Problème, la France manquerait de logements. Parmi les zones tendues, on retrouve justement l'agglomération parisienne, et notamment la première couronne de la capitale. Pour faire face à l'augmentation de la population, le nombre de logements neufs construits chaque année devrait idéalement atteindre 500 000. Dans la réalité, la barre des 400 000 logements n'a pas été franchie depuis 2018 selon les données mises en perspective par Statista.
Si l'offre de logements est insuffisante, c'est aussi parce que les motivations d'achat sont multiples. La pierre est également un placement qui fait partie des investissements préférés des Français. Tangible, cet achat est à l'abri de la volatilité des marchés financiers, à l'inverse des actions ou des unités de compte de l'assurance-vie. La quête d'une plus-value à la revente incite directement les particuliers à gonfler la valeur du bien qu'ils revendent.
... Pour 1 frein annoncé
Qu'il s'agisse d'y poser ses propres valises ou celles d'un locataire, la demande de biens est également entretenue par la faiblesse des taux immobiliers. Les ménages peuvent emprunter plus grâce à un coût réduit de leur crédit. De quoi quelque peu effacer, au moins dans l'esprit des ménages qui ont eu un coup de cœur pour un bien, la hausse du prix du mètre carré.
Toutefois, cet atout pourrait s'amenuiser. C'est en tout cas ce que craignent certains acteurs à la suite du durcissement des conditions d'octroi des crédits : les dérogations au taux d'endettement maximal de 35% et à la durée de remboursement de 25 ans au plus doivent être exceptionnelles, insistent les autorités de contrôle. Et, si le tour de vis est réel, la demande pourrait baisser et les prix avec, plus particulièrement des biens ciblés par les primo-accédants modestes ou par les investisseurs locatifs déjà endettés.
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